Nos Médicaments sur Facebook Nos Médicaments sur Twitter Nous contacter
21 Jan2015

L’AUGMENTATION DES VENTES D’ANXIOLYTIQUES, VRAI OU PAS VRAI ?

Après les jours dramatiques traversés par la population, Celtipharm, société spécialisée dans le recueil et le traitement de l’information sur le circuit du médicament et des produits commercialisés en officine, annonce qu’entre le 9 et 13 janvier 2015, les ventes d’anxiolytiques et de somnifères ont bondi de 18.20 %. Cette valeur est annoncée d’après les ventes de 4 800 pharmacies.

Je vous rappelle que la France comptait 22 542 pharmacies au 1er janvier 2014.

Méthode de calcul Celtipharm : j’ai fait une demande le 19 janvier 2015 par mail et je n’ai jamais obtenu de réponse. Cela donne une idée du suivi qualité de cet organisme. D’après ce que j’ai compris, la valeur trouvée a été calculée à partir des ventes de 4 800 pharmacies sur 4 jours entre le vendredi 9 janvier et le mardi 13 janvier 2015.

Dès le 17 janvier 2015, l’ordre des pharmaciens contredit cette valeur, il n’y a pas eu d’augmentation des ventes.

Méthode de calcul de l’ordre des pharmaciens : méthode basée sur le DP (dossier pharmaceutique), vous le connaissez peut-être ou pas d’ailleurs, il s’agit d’un dossier informatique, personnel, censé enregistrer chaque délivrance pharmaceutique sur votre carte vitale. Le système coûte très cher, 5 millions d’Euros par an, donc il est bien pour l’ordre de rappeler combien ce dossier est utile.

L’ordre se félicite d’un système qui ne garantit en aucun cas l’enregistrement systématique des ventes par le pharmacien, même si celui-ci est obligatoirement équipé. Le patient peut refuser l’enregistrement et le pharmacien peut aussi ne pas enregistrer la vente.

Les deux méthodes sont-elles comparables ? Je n’en ai pas l’impression, chacune étant peu précise. Le nombre de produits dans l’étude n’est pas indiqué; de quels produits s’agit-il exactement? Nous ne le savons pas non plus. La comparaison pour Celtipharm se fait entre les six semaines passées et ces fameux 4 jours suivant l’attentat, alors que l’ordre des pharmaciens compare une même période d’une année sur l’autre.

Les faits montrent classiquement qu’après les périodes de fêtes (Noël et 1er de l’an) la consommation d’anxiolytiques baisse, mais il ne faut pas oublier aussi la grève des généralistes pendant les fêtes. Certains parlent alors d’un report possible des prescriptions durant la période d’après évènement.

Alors quoi penser de ces annonces opposées ? J’ai le sentiment qu’une augmentation pourrait être probable et logique mais sans l’explication de la méthode de calcul de Celtipharm, il n’est pas possible de lier quoique ce soit aux attentats.

Par conséquent imputer une augmentation de la consommation de ces médicaments anxiolytiques et hypnotiques semble un incroyable n’importe quoi. Même face au drame, l’absence de précision ne gêne aucun des acteurs de ces communications qui ne servent qu’à une chose : pour Celtipharm, se faire un peu plus connaître et pour l’ordre des pharmaciens, montrer une certaine utilité du DP.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *